Zinziver, le roman que Victor Slipentchouk a publié en 2001 aux éditions Vagrius de Moscou, est un livre de transition, un livre qui, en plus de ses mérites propres, offre un intérêt particulier pour l'historien de la culture qui chercherait l'expression littéraire d'une époque déjà fort loin de nous, par l'esprit sinon par le temps, celle des années encore marquées par le climat de la « perestroïka » et encore vierges des stigmates de la décadence qui devait suivre et sévir jusqu'à nos jours.
Si, dans l'euphorie de la « démocratisation », on a pu porter un blâme général sur l'époque soviétique, on doit constater aujourd'hui qu'elle a laissé des traces bénéfiques chez tous ceux qui ont eu la chance d'être élevés dans une société où le mot de « culture » avait encore un sens.