Colporteur du rire et du désastre, partout où il va, Axionov emporte son univers intelligent et échevelé. Partout où il va, il s'emporte lui-même. Dans Une brûlure plus qu'ailleurs : il s'est démultiplié en cinq doubles, cinq clones si l'on veut, assistés d'un frère américain, Pat Thunderjet. Cinq hommes qui portent des noms différents et qui ont fait leur chemin : médecin, sculpteur, physicien, musicien de jazz, écrivain.
Ces cinq hommes ont été le seul et même enfant, à la Kolyma, où leur mère, condamnée politique, finissait de purger son temps d'exil. Cela, c'est la véritable enfance de l'auteur. Les cinq Axionov, poignée d'hommes qui, ratés ou réussis, sont les privilégiés du talent, opposent à leur société conformiste une apparence calamiteuse. Au milieu du désordre, du gâchis, de la gouaille, des faux plaisirs et des rires irrépressibles, du rire tellurique qui leur tient lieu de système respiratoire, ils gardent au coeur une tendresse sans bornes pour la Russie et les gens de Russie.
Ils savent les regarder avec gravité, avec lucidité, et ce qu'ils voient les emplit d'insatisfaction, de désarroi, d'humiliation. C'est cela, leur brûlure.