
LE POINT DE VUE DES ÉDITEURS
Nikita, qui s'évanouit à tout bout de champ comme le prince Mychkine de “L'Idiot”, ne peut oublier Iassia, son amour de jeunesse, cheveux multicolores, poétesse déjantée qui finira sexy model. Il parcourt la Russie entrain et Croise toute une humanité - une vendeuse à la sauvette et ses deux enfants, une réfugiée de Groznyi, un philosophe, un membre de la police secrète, un travelo, des gentils, des méchants... et même un prêtre président de kolkhoze.
Quand les amis de notre héros lui demandent : "Pourquoi chercher la Russie, puisqu'elle est en toi?", il ne sait que répondre et continue sa fuite en avant, comme s'il voulait se fondre dans cet univers matriciel.
"Que faire" face au malheur russe ? La grande question devient chez lui une obsession : "Que faire pour qui, pour tous, pour chacun ?” Il fait beaucoup, écoute beaucoup. Et quand des retraités révoltés décident de partir à pied en cortège de Saint-Pétersbourg à Moscou pour protester contre leurs conditions de vie, Nikita se met à leur service jusqu'à affronter la police anti-émeute. Impossible pourtant, durant tout ce voyage, de sombrer définitivement dans la mélancolie car, de tunnel en tunnel, la lumière réapparaît tout comme l'humour et l'amour.
Ce court roman, écrit à vingt-trois ans, a été salué, avec le Sankia de Zakhar Prilépine, comme l'annonce d'une nouvelle littérature russe venue de jeunes gens en colère, une littérature qui, dans ce beau pays, fut souvent prémonitoire.
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Natalia Klioutchareva, née à Perm en 1987, a été journaliste à la télévision de laroslavl avant de s’installer à Moscou où elle travaille dans un groupe de presse. Auteur d’un recueil de poésie remarqué, Belie pionneri, elle a par ailleurs reçu, en 2007, le prix Youri Kazakov pour une de ses nouvelles.
Un train nommé Russie, Son premier roman, avait fait l’objet d’une prépublication dans la prestigieuse revue Novy Mir.