Quelle place la beauté peut-elle trouver au milieu de la guerre ? Qui, des deux adversaires, est le prisonnier de l'autre, dans un conflit comme celui du Caucase ? Telles sont les questions abordées par Makanine dans la nouvelle titre de ce recueil, à travers l'histoire d'un soldat russe fasciné par son jeune prisonnier caucasien. Si la toile de fond du récit - l'enlisement militaire russe dans le Caucase - est d'une actualité politique brûlante, " Le prisonnier du Caucase " est avant tout une magistrale leçon de littérature, un texte d'une force visionnaire indiscutable, reconnu comme tel dès sa publication. Dans " La lettre A ", Makanine revient sur le passé soviétique du pays, en décrivant la lente décomposition d'un camp du goulag en Sibérie. " L'antileader " quitte le terrain politique ou historique des deux premières nouvelles pour raconter une guerre plus intime : celle que mène Kourenkov, un brave plombier, contre ses propres démons, la jalousie et la violence. " Une bonne histoire d'amour ", qui clôt le recueil, brosse le portrait d'un couple cynique et arriviste qui, après avoir subi de plein fouet les bouleversements de l'Histoire russe, cherche à se faire une place dans la nouvelle société... Ces nouvelles composent une brillante radioscopie de la Russie d'aujourd'hui, mais nous interrogent aussi sur la place que nous accordons à la beauté et aux sentiments dans nos vies. Vladimir Makanine, un des grands maîtres de la littérature russe contemporaine, fait une nouvelle fois la preuve de l'étendue de son immense talent.