
« Je suis là, sur cette terre pour la quitter au plus vite… »
Après avoir sublimé la Russie bleutée de son enfance, il a exalté l’aube ensanglantée de la Révolution, pour vite sombrer dans la mélancolie noire de son désenchantement et de sa jeunesse en train de décliner, comme cette éternelle Russie, irrévocablement perdue et immortalisée par sa lyre élégiaque.
Poète de la quiétude et de la fureur, de la plénitude existentielle et du mal de vivre, Sergueï Essénine a opté dans son œuvre pour le geste suprême de la liberté d’un être humain — celui de reprendre par ses propres mains une vie qui lui a été donnée par hasard...
Telle est aussi la version officielle de sa précoce fin tragique dont nous célébrons le triste centenaire.