En pleine guerre civile, dans une ville dévastée par la famine où l'herbe pousse dans les rues et où l'on nourrit les animaux du zoo avec les cadavres des condamnés à mort, une femme de lettres surnommée "la Madone décadente", qui tenait avant la révolution un salon célèbre dans les milieux intellectuels, note au jour le jour ses impressions et des détails hallucinants de la vie quotidienne des habitants de Petrograd en l'an 1919. Cette suite de tableaux et de scènes, si terribles que les contemporains de l'auteur, à l'époque, n'ont pas voulu croire à leur réalité, viennent compléter les descriptions et les souvenirs sur cette période de deux autres grands écrivains, Bounine dans Jours Maudits, et Isaac Babel dans des textes réunis sous le titre Chroniques de l'an 18. Le texte est suivi d'une Lettre aux écrivains du monde anonyme, publiée en 1927 dans la presse russe de l'émigration, qui essayait d'attirer l'attention de l'Occident sur la tragédie de l'intelligentsia en Union soviétique.