
De l’avis de tous ceux qui ont aimé et étudié Tolstoï, de Stefan Zweig à Romain Rolland, etc., quelques-uns – cinq en particulier – des dizaines de courts récits populaires qu’écrivit le grand écrivain russe se distinguent et brillent d’un éclat incomparable.
Tolstoï lui-même, en 1878 dans Qu’est-ce que l’art ? rejetait tout ce qu’il avait écrit avant — y compris, donc, Guerre et paix et Anna Karénine —, comme du « mauvais art » et ne conservait de tout ce qu’il avait écrit jusqu’alors que deux récits : Le Prisonnier du Caucase et Dieu voit la vérité, mais attend. Parus en 1872, ils appartiennent à un genre auquel Tolstoï entendait désormais s’atteler : les légendes et récits populaires, réécritures de contes ou leçons de vie, souvent sous-titrés « Histoire vraie », destinés à instruire et à édifier le peuple. Tolstoï en écrivit de nombreux autres dans les années 1880. Certains sont des chefs-d’oeuvre sans pareils.
Voici réunis cinq de ces récits : Le Prisonnier du Caucase, Dieu voit la vérité, mais attend, Ce qui fait vivre les hommes, Faut-il beaucoup de terre pour un homme ? et Les Trois Vieillards. Ils sont ici suivis du rare Rêve, le seul poème en prose qu’écrivit Tolstoï, en 1857-1858.
Les cinq plus beaux récits de Tolstoï ne sont-ils pas, forcément, cinq des plus beaux récits de tous les temps ?