Ce que l'on éprouve en Russie au milieu des interminables forêts, steppes, tourbières, champs de neige, étendues d'eau glacées, incite à se demander quel mystère se cache derrière ces espaces démesurés. Cette « âme russe », Olivier Martel en a saisi, dans ses belles photographies, les manifestations visibles. Certaines nous la montrent à l'oeuvre à l'intérieur des églises, dans la splendeur des costumes et la somptuosité de la liturgie. Mais elle se manifeste aussi chez les paysans qui causent au-dessus d'une palissade, les enfants qui pêchent au bout d'une jetée de planches, le balayeur qui joue avec son chien, et même chez le cheval attelé au traîneau, le tramway brinqueballant dans la brume, le tracteur au travail dans la neige. C'est bien par son « âme » que la Russie continue à se distinguer de toutes les autres nations et à séduire, à intriguer, à fasciner.