Un soldat qui fume des clopes, un aviateur qui virevolte dans les airs, une centrale hydroélectrique, le métro, la vitesse… Les premiers écrits de Mykhaïle Semenko, d’inspiration futuriste, accordent une place majeure aux thèmes urbains et aux expérimentations formelles. Avec cet écrivain inventif et visionnaire, souvent provocateur, la poésie entre de plain-pied dans la modernité. Mais l’histoire qui est à l’œuvre dans le monde soviétique modifie la trajectoire de son existence. Confronté à la guerre, à la terreur stalinienne puis au goulag, il devient le chantre d’une génération sacrifiée, le hérault de la Renaissance fusillée. Pour nous, lectrices et lecteurs qui découvrons des pans entiers d’une mémoire occultée, le passé chante aux portes de l’avenir. Il y avait Maïakovski, il y avait Apollinaire, il y avait Lorca. Il y aura désormais Semenko.