Veules, médiocres, obscurs, les acteurs de ce drame - une sombre conspiration nihiliste dans une quelconque ville de province - gravitent autour de la figure de Stavroguine, démon baudelairien, "homme de l'orgueil, homme du défi - mais d'un défi dans le vide". Car ce roman (c'est le traducteur qui souligne) "n'existe finalement que pour semer le trouble, égarer, emporter, faire tournoyer, tournoyer, attraper des éclairs, et, à la fin, après plus de mille pages de cyclone, par une espèce de bouffonnerie indifférente, pas même grimaçante, non, grotesque, abandonner le lecteur, essoufflé, avec rien.
Possédé."