Tout un monde disparu renaît : la Russie des premières années du XXe siècle, telle qu'elle fut pour les grandes familles privilégiées, les fêtes, les hivers en traîneau, la steppe infinie. Mais, très vite, s'installe la tragédie : Nabokov, enfant, croise Raspoutine - qui deviendra, plus tard, le héros de son premier opéra -, les données politiques changent et chassent la famille vers l'étranger. C'est, alors, une vie de création et de rencontres. Les amis, à Berlin, à Paris, à New York, s'appellent Rilke, Cocteau, Picasso, Derain, Cartier-Bresson... Les artistes avec lesquels il travaille ont pour nom Stravinski, Diaghilev, Prokofiev, Balanchine... Ensuite, son goût de la découverte et du partage s'élargira au continent américain. George Gershwin et Elliott Carter, notamment, entreront dans son univers. Rarement un homme aura su se passionner avec, une telle fougue pour son époque et sa planète, tracer autant de portraits au graphisme si juste qu'ils sont à la fois vrais et légendaires. Mais, quand il aura salué la plupart des artistes et des musiciens qui, avec lui, partout dans le monde, ont réinventé l'art et la musique, s'affirmera le besoin de retourner au pays natal. Et il revient, pour une visite empreinte d'émotion, à Leningrad et à Moscou. Ce " cosmopolite " fanatique n'avait jamais cessé de transporter la Russie avec lui.