Il fut l'un des géants de l'art moderne. Mais à l'ombre de cette figure flamboyante se dessine l'existence mouvementée d'un enfant du siècle, où se mêlent constamment le malheur et l'audace, le désenchantement et la vitalité, l'exil et la gloire. C'est Vitebsk, sa ville natale, nichée au fin fond de la Russie tsariste, qui fournit à Chagall les sources et la matière de son oeuvre : les splendeurs d'un Empire finissant, la chronique misérable et exubérante du shtetl, les contes hassidiques, la beauté du corps féminin...
Il délaissera bientôt ce théâtre délabré, mais les scènes matricielles de son art, elles, ne le quitteront jamais. Jackie Wullschläger le suit dans toutes ses tribulations, de la découverte éblouie du Paris des Années folles jusqu'à la vieillesse provençale, en passant par Saint-Pétersbourg à l'heure de la révolution bolchevique, le Berlin de l'entre-deux-guerres, Paris à nouveau, puis New York, où les Chagall se réfugient en 1940.
Elle reconstitue les différents cycles de son art : la période russe qui fécondera tout l'oeuvre à venir, l'assimilation très personnelle du cubisme, la scénographie héroïque des ballets, les décors de théâtre, les grandes fresques et les vitraux. Apparaît alors, au miroir de cet oeuvre immense, l'itinéraire singulier d'un artiste travaillé par le génie et happé par une perpétuelle inquiétude. On y rencontre Malévitch, son rival des années russes, Soutine et la bohème de Montparnasse, Blaise Cendrars qui prend le jeune Chagall sous son aile, Apollinaire qui lui donne son amitié, des artistes, des marchands d'art, des écrivains, des exilés, des femmes, surtout, qui ont traversé sa vie et l'ont souvent façonnée.
Il délaissera bientôt ce théâtre délabré, mais les scènes matricielles de son art, elles, ne le quitteront jamais. Jackie Wullschläger le suit dans toutes ses tribulations, de la découverte éblouie du Paris des Années folles jusqu'à la vieillesse provençale, en passant par Saint-Pétersbourg à l'heure de la révolution bolchevique, le Berlin de l'entre-deux-guerres, Paris à nouveau, puis New York, où les Chagall se réfugient en 1940.
Elle reconstitue les différents cycles de son art : la période russe qui fécondera tout l'oeuvre à venir, l'assimilation très personnelle du cubisme, la scénographie héroïque des ballets, les décors de théâtre, les grandes fresques et les vitraux. Apparaît alors, au miroir de cet oeuvre immense, l'itinéraire singulier d'un artiste travaillé par le génie et happé par une perpétuelle inquiétude. On y rencontre Malévitch, son rival des années russes, Soutine et la bohème de Montparnasse, Blaise Cendrars qui prend le jeune Chagall sous son aile, Apollinaire qui lui donne son amitié, des artistes, des marchands d'art, des écrivains, des exilés, des femmes, surtout, qui ont traversé sa vie et l'ont souvent façonnée.