Faire la paix avec les Tchétchènes, ils ne seraient pas contre non plus. Une très longue paix. Les Tchétchènes sont des gens comme les autres. Les soldats pourraient aller à la pêche. Il paraît qu'il y a beaucoup de poisson dans les rivières de montagne, du bon poisson, pas bien gros, il est vrai. Malgré tout, l'opinion générale penche du côté de la guerre. Alexandre Jiline est commandant de l'armée russe en Tchétchénie, chargé de l'approvisionnement des troupes en essence.
Un poste stratégique, qui lui permet de se livrer à un trafic de barils avec l'ennemi tchétchène. Mais Jiline a aussi bon coeur, et les villageois l'apprécient pour cela. En signe de respect, ils transforment alors son prénom en Assan : dans le folklore tchétchène, Assan est une idole de la période préislamique du Caucase qui incarne la vengeance. Mais son histoire personnelle prend un tournant décisif quand il décide de prendre sous son aile deux jeunes soldats devenus inaptes au service en les planquant dans un de ses dépôts de carburants...
Assan évoque avec brio la sale guerre de la Russie en Tchétchénie, mais ce cadre contemporain, très précis, contient aussi un roman universel qui dépeint avec force les contradictions de tout être humain dans des situations extrêmes.