A Erevan, l'été n'est plus ce qu'il était, les objets y demeurent enveloppés de brume, et les passants y rôdent comme des poissons. J'ai moi-même l'apparence d'un poisson, mais je recèle une terre obscure, un sol noir comme un tournesol. Sept janvier, voilà dix-sept jours que je parle Mais c'est à peine si j'éprouve des signes de fatigue. Voilà déjà que je t'oublie, et une fois encore, demain, je t'oublierai... là-bas le président de la République française est en train de mourir, mais je ne suis pas le président de la France, ici je demeure, j'existe - je ne meurs pas. Mariné Petrossian.