Les poèmes ici rassemblés, choisis dans la première et la dernière période créatrice de Mandelstam, témoignent du "génie multiple" de l'écrivain et de la vigueur jamais démentie qui traverse l'immensité de son œuvre.
Le présent choix rend tout particulièrement sensible, par un effet de contraste et une volonté de télescopage, l'évolution des choix poétiques de Mandelstam, alors même que d'un poème à l'autre s'affirme ce qui fait l'unité de l'œuvre.
Les traductions présentées dans ce recueil sont celles, revues en quelques points de détail, que nous avions fait paraître en 1987 dans le volume Poèmes et Essais, depuis longtemps épuisé.
Table & extraits :
Table :
1 - Il ne faut parler de rien... (1909)
2 - L’air est gris et moite et résonne... (1911)
3 - 1914
4 - Sur l’encyclique du pape Benoît XV (1914)
5 - Quel été! De jeunes ouvriers... (1931)
6 - Laisse-moi ô repousse-moi Voronèje... (1935)
7 - Je te dirai en toute / Franchise... (1931)
8 - Une bouche d’enfant mâche de la bale... (1936)
9 - Les yeux plus émoulus qu’une faux aiguisée... (1937)
10 - Je te demande, France, par pitié et comme faveur... (1937)
11- Au cœur du siècle le chemin est obscur... (1936)
12 - Comme brûle l’argent féminin... (1937)
13 - Comme un arbre et son cuivre... (1937)
14 - A Natacha Stempel (1937)
15 - Les bourgeons répandent leur serment gluant... (1937)
Extraits :
Quel été! De jeunes ouvriers
Tatars les dos étincellent,
On dirait qu’ils portent des ceintures de jeunes filles,
Mystérieuses, étroites épaules,
Clavicules d’enfants. Bonjour, bonjour
puissante épine dorsale privée du baptême
Avec toi nous vivrons ni un siècle, ni deux !juillet-août 1931, Moscou
Laisse-moi ô repousse-moi Voronèje,
Tu vas me lâcher ou tout ficher en l’air,
Tu me plaqueras, tu sauras me faire revenir,
Voronèje, folie! lubie! voran neige !