« La science, disait-elle, on s’en occupera plus tard, lorsque le grand problème sera résolu. " Je ne comprends pas que sous l’impression de la misère humaine on trouve quelque plaisir à examiner au microscope l’œil d’une mouche " »
Ce roman autobiographique, publié en 1890, nous conduit par des tours et des détours jusqu'au bout d'un engagement plus mystique que politique, celui de Vera Foi, jeune femme, fille d'un propriétaire terrien russe, qui reçut une éducation ouverte et libre. Le roman s'inscrit dans la Russie des années 1860 : après la mort du tsar Nicolas Ier, son successeur, le tsar Alexandre, abolit le servage ; Vera prit alors la décision d'éduquer les petits paysans en se faisant institutrice.
Elle découvrit ainsi le malheur des hommes et la tragédie des pauvres et des opprimés. Convaincue par les idées révolutionnaires des premiers nihilistes à travers rencontres et dialogues, elle partit à Saint-Pétersbourg où elle espérait pouvoir agir. Déçu, elle prit le train pour la Sibérie afin de rejoindre un condamné politique au bagne. Elle épousa cet homme en prison sans même le connaître, l'ayant tout juste vu et entendu à son procès ; mais, Véra, princesse Barantsov, avait enfin trouvé « une cause » à laquelle consacrer sa vie.