Lorsque ce livre paraît en décembre 1987, l’événement est retentissant. Pour la première fois, le plus haut personnage de l’État soviétique, Mikhaïl Gorbatchev, dénonce ouvertement les travers du système. En proposant des changements radicaux à l’intérieur comme à l’extérieur, Gorbatchev annonce au monde, soixante-dix ans après Octobre, qu’une autre révolution est en marche.
Trente ans plus tard, qu’en reste-t-il? À la lumière de la chute du bloc soviétique, on est tenté de lire en Perestroïka l’annonce de la dislocation à venir. Mais méfions-nous de l’illusion rétrospective : Gorbatchev entend bien sauver le système et non le renverser, et de nombreux contemporains ont relevé que son programme n’était en fait que bien peu révolutionnaire.
Livre-choc devenu document d’histoire, Perestroïka demeure la pièce-clé d’un suspens politique à l’échelle mondiale, et le symbole d’un des temps forts de la mémoire contemporaine.