Oblomov ? D’abord un mythe littéraire aussi vivant et emblématique en Russie que Don Juan, Don Quichotte ou Faust pour le reste du monde. Et ce mythe a inspiré un néologisme : l’oblomovisme. Une manière d’être, de penser, d’imaginer et surtout de patienter. En un mot, une manière slave de vivre. Oblomov, dans le moelleux de sa vieille robe de chambre orientale, est un propriétaire terrien. Un personnage qui laisse passer le temps. Parler de paresse serait trop simple. Oblomov se livre plutôt à une sorte de rêverie utopique et engourdissante. Alors il peut renouer avec les dorlotements de son enfance. Proie facile, il est exploité, grugé, dépouillé par son entourage. Et sa fiancée Olga a bien du mérite à vouloir le sauver. En fait, Oblomov va tout perdre, jusqu’à sa santé. Mais dans une sorte de bonheur léthargique, d’humilité et d’accomplissement accepté du destin.