Une fresque haletante dans la Bulgarie des années cinquante. Un groupe d'amis, ingénieurs et architectes, travaille à la construction d'une usine qui devra être le symbole de la modernité du pays. L'histoire commence quand le groupe part pour un échange en Allemagne de l'Est, fleuron industriel du bloc communiste. Parmi eux, Theodor, étroitement surveillé par le régime, se lie d'amitié avec Emil, fils d'un artiste allemand dont l'œuvre est désormais interdite car jugée subversive. À son retour, Theodor est arrêté sans raison et déporté à Béléné, l'un des plus terribles camps du pays... Zinaïda Polimenova signe un roman poignant sur l'arbitraire du régime communiste bulgare et son absurdité technocratique. A l'origine du livre, un album de photographies anonymes, chiné aux puces de Sofia qui semble documenter un voyage professionnel ou syndical en RDA, un échange entre deux délégations communistes. A partir des photographies de ces hommes et femmes souriants, elle imagine quelle aurait pu être la « véritable » histoire de ce voyage, en-deçà et au-delà des apparences pour retracer l'histoire de son pays dans les plus dures années du totalitarisme.