Présenté et annoté par Bernard Hubert
Le dialogue entre le philosophe thomiste Jacques Maritain et le penseur russe Nicolas Berdiaev se déroula dès l'arrivée de Berdiaev à Paris et il fut assez régulier jusqu'à la Seconde Guerre mondiale lorsque Maritain s'exila à New York, mais leurs échanges se poursuivirent jusqu'à la mort de Berdiaev en 1948. Ces deux intellectuels du XXe siècle ont coopéré, mais sans choisir la vérité contre leur amitié, ni leur amitié contre la vérité. Il ne fait aucun doute que Jacques Pavlovitch aima beaucoup personnellement le philosophe de Clamart et que Nicolas Alexandrovitch a réellement pris en affection le philosophe de Meudon. En réalité leur amitié, à laquelle se joignirent Raïssa Maritain et Lydia Berdiaev, fut révélatrice de leur ouverture d'esprit, de leur indignation devant les drames du monde moderne et de leurs recherches de l'indicible. Leurs coeurs étaient plus grands que leurs philosophies respectives.