Nabokov aurait-il pu écrire Lolita en français ? De fait, le mirage de la Côte d'Azur est omniprésent tout au long de ce roman paru pour la première fois en France, où il fut censuré...Le romancier a prétendu qu'il aurait pu être " un grand écrivain français ". Les vicissitudes de l'histoire en ont décidé autrement. Grand admirateur de Ronsard, Flaubert ou Verlaine, il était passionnément attaché à la langue française, plus douce à son oreille que sa langue maternelle, le russe, et que sa langue d'adoption, l'anglais.
Le mot français " plaisir " lui semblait distiller un " supplément de vibrato spinal " par rapport à son équivalent anglais. C'est ainsi qu'il écrivit plusieurs textes en français, qu'il choisit de passer les dernières années de sa vie en Suisse, à Montreux, ville francophone, et que, tel un phalène attiré par la lumière, il ne cessa jamais de revenir en France. Bien entendu, Maurice Couturier n'a pas la prétention de faire entrer Nabokov dans le panthéon de la littérature française, mais il montre ici ce que son oeuvre doit à la langue et à la littérature française, ainsi qu'au paysage naturel ou culturel de la France.
On trouvera également dans ce volume la réédition du premier article écrit et publié en 1931 par Nabokov dans notre langue.