En février 1894, Anton Tchekhov publie dans Les Nouvelles russes l’une de ses plus sensibles nouvelles : Le Violon de Rothschild, où l’on voit le vieil Iakov léguer son instrument à un homme qu’il ne portait pourtant pas dans son cœur. En 1941, le jeune Benjamin Fleischmann est sur le point d’achever la composition d’un opéra que lui a inspiré cette nouvelle, quand il prend la soudaine décision de s’engager dans les brigades populaires pour la défense de Leningrad où il laissera la vie. Après la guerre, l’opéra est achevé et orchestré par Dimitri Chostakovitch qui en avait donné l’idée à son élève. Mais en 1968 les censeurs soviétiques l’interdisent au lendemain de la première représentation. En 1990, Edgardo Cozarinsky découvre l’œuvre à la radio et, bouleversé, décide aussitôt d’en faire un film.
Le livre que voici associe le début (1894) et l’aboutissement (1996) de cette aventure singulière en proposant la nouvelle de Tchekhov et le scénario de Cozarinsky qui, par le double jeu de la musique et d’images inoubliables, en a magnifié le caractère symbolique.