Tome VII des œuvres telles que Chestov les avait lui-même ordonnées,
Le Pouvoir des clés, publié juste après les horreurs de la première
guerre mondiale, marque un tournant dans son œuvre, désormais plus
ouvertement orientée vers le questionnement de la foi.
Le « pouvoir des clés », pour Chestov, c’est ce droit que s’arroge chaque
homme, qu’il soit catholique ou athée, d’ouvrir pour lui-même et pour
ses proches les clés du royaume des cieux, de croire que, s’il fait le bien, il
obtiendra le paradis. Or, pour Chestov, l’homme doit renoncer à l’idée que
ce pouvoir est entre ses mains, la vérité ne commence qu’au moment où la
raison perd pied. On la trouve chez ces hommes (de Plotin à Nietzsche, de
Shakespeare à Dostoïevski) qui, à un moment de leur vie, ont perdu toutes
les clés et ont connu une expérience qui est de l’ordre de la révélation.
Comme tous les livres de Chestov, et comme les grands livres de
Nietzsche, Le Pouvoir des clés est construit sans esprit de système, en
courts chapitres qui sont autant de petits essais, brillamment écrits,
sans jargon philosophique.
Il contient en outre le premier article de Chestov sur Husserl, écrit dès
1916. Husserl, avec son projet d’établir définitivement « la philosophie comme science rigoureuse », est pour Chestov
l’adversaire absolu — mais les deux philosophes s’estiment et se rencontrent à plusieurs reprises. « Memento mori »
contribua, lors de la parution de sa traduction en 1925, à l’introduction de la phénoménologie en France.
Le Pouvoir des clés, publié juste après les horreurs de la première
guerre mondiale, marque un tournant dans son œuvre, désormais plus
ouvertement orientée vers le questionnement de la foi.
Le « pouvoir des clés », pour Chestov, c’est ce droit que s’arroge chaque
homme, qu’il soit catholique ou athée, d’ouvrir pour lui-même et pour
ses proches les clés du royaume des cieux, de croire que, s’il fait le bien, il
obtiendra le paradis. Or, pour Chestov, l’homme doit renoncer à l’idée que
ce pouvoir est entre ses mains, la vérité ne commence qu’au moment où la
raison perd pied. On la trouve chez ces hommes (de Plotin à Nietzsche, de
Shakespeare à Dostoïevski) qui, à un moment de leur vie, ont perdu toutes
les clés et ont connu une expérience qui est de l’ordre de la révélation.
Comme tous les livres de Chestov, et comme les grands livres de
Nietzsche, Le Pouvoir des clés est construit sans esprit de système, en
courts chapitres qui sont autant de petits essais, brillamment écrits,
sans jargon philosophique.
Il contient en outre le premier article de Chestov sur Husserl, écrit dès
1916. Husserl, avec son projet d’établir définitivement « la philosophie comme science rigoureuse », est pour Chestov
l’adversaire absolu — mais les deux philosophes s’estiment et se rencontrent à plusieurs reprises. « Memento mori »
contribua, lors de la parution de sa traduction en 1925, à l’introduction de la phénoménologie en France.