Composé au bagne entre 1948 et 1952, ce long poème autobiographique constitue une étape essentielle dans l'édification de l'oeuvre en prose qu'entreprendra Soljénitsyne une fois libéré. A l'origine, la forme versifiée était destinée à favoriser la mémorisation : le texte sitôt composé était appris par coeur, puis détruit. Le poème suit le "chemin" emprunté par son jeune héros : son enfance à Rostov-sur-le-Don dans une famille pauvre et persécutée, sa "double foi", chrétienne par tradition familiale, communiste par éducation et conviction, et surtout, son engagement dans les combats de la Seconde Guerre mondiale, jusqu'à son arrestation.
Cette oeuvre violente et colorée marque l'amorce de la quête historique, culturelle, morale et spirituelle que poursuivra, sa vie durant, l'auteur de l'Archipel du Goulag.