1910. Iasnaïa Poliana, le vaste domaine des Tolstoï dans la campagne au sud de Moscou. Une femme d'âge mûr, Sofia Tolstoï, traverse en coup de vent une enfilade de pièces, serrant dans son poing un document. Dans sa course, elle tombe sur un cercle de pénitents en train de se flageller. Dehors, elle s'étrangle en découvrant un groupe d'hommes et de femmes nus qui s'avance, les bras levés en incantation vers le ciel.
Dans une dépendance du domaine, un colosse à longue barbe blanche coud lui-même ses bottes. Sofia surgit. Imperturbable, Léon Nikolaïevitch Tolstoï écoute la longue diatribe de sa femme qui l'accuse de la déshériter. Ainsi donc il a cédé tous ses droits d'auteur au peuple russe ! Elle qui a porté leurs 13 enfants ! Elle qui a recopié des milliers de pages de manuscrits pour lui ! Tolstoï s'empare d'un marteau et le lève vers elle alors qu'elle lui reproche d'être excommunié par la sainte Mère l'Eglise orthodoxe, jetant l'opprobre sur toute la famille, parce qu'il vénère des idoles païennes comme Krishna, Bouddha, ainsi qu'un Christ qui ne serait pas le fils de Dieu ! Sofia s'empare alors d'une lettre sur son bureau : "Et ce Gandhi qui t'écrit.
Encore un de tes adeptes de la théorie de la non-violence ! ? " Bouleversé, Tolstoi tombe à genoux et lui demande pardon. Il dit qu'il va s'en aller, il l'aime mais il veut quitter cet enfer à deux...