« La Communauté de l'expiation s'appelait ainsi parce qu'elle se trouvait à proximité de la Chapelle expiatoire, rue d'Anjou. C'était un immense appartement dont un ami d'ami avait hérité de son père.
La communauté vivait de la dilapidation méthodique de son héritage, composé de quelques châteaux et des antiquités qui s'y entassaient.
Le propriétaire de l'appartement s'appelait Yvon Saillac de Livès, il avait vingt-neuf ans mais la tête de quelqu'un de dix-neuf ans qui allait mourir à vingt-cinq. Il fumait, se droguait à l'occasion, vivait la nuit et se nourrissait de saucisses cocktail. Il avait des sympathies libertariennes et envisageait son logement comme une communauté politiquement incorrecte où il réunissait des gens qui partageaient son point de vue :
Peine de mort, État faible, dérégulation généralisée, darwinisme social, privatisation des sols, des sous-sols, de l'école, de la police, de la monnaie, de l'armée, de la santé, de l'air, du feu et de l'eau. » Matthieu Richard, un trentenaire sans emploi, grenouille dans une France de plus en plus réac. Par dandysme, il fréquente divers milieux d'extrême droite en pleine expansion, du monde des trolls aux manifestations royalistes. En rejoignant le Renouveau réactionnaire, un groupuscule catholique intégriste dont la radicalité absurde confine au sublime, et en s'éprenant d'un de ses membres, il va se confronter à ses névroses politiques et amoureuses, ainsi qu'à ses contradictions intimes.
Porté par un humour corrosif et une galerie de personnages hauts en couleur, prenant pour cadre une France marquée par la droitisation outrancière du débat public, ce roman fort et sulfureux, né d'une nouvelle écrite pour la NRF, est une satire désopilante de l'extrémisme politique et religieux.