Peintre russe, compagnon de route de Kandinsky durant la première décennie du XXe siècle à Munich, Alexej von Jawlensky offre l’exemple d’un artiste qui participe à la modernité en faisant l’expérience des frontières : entre expressionnisme et fauvisme, entre figuration et abstraction. Cette œuvre singulière entame une exploration du visage, qui se simplifie au cours des années, s’éloigne de la ressemblance, puis se brouille, perd ses traits, pour n’être plus qu’un souvenir lointain que l’on n’arrive plus à fixer. Jawlensky, peut-on dire, invente une figure paradoxale, celle du visage abstrait.