Alors que la plupart des ouvrages consacrés à l'Histoire de la musique russe font débuter leur propos au XVIIIe siècle, celui-ci est le premier à remonter aux sources. Les chants médiévaux, aussi bien païens que religieux, constituent un patrimoine dans lequel s'est enracinée la musique ultérieure. La constitution progressive de l'Etat russe, à travers la personne de ses souverains, a façonné le pays et a donné lieu à des célébrations et à des institutions d'encadrement de la vie musicale. Les règnes d'Ivan le Terrible, de Pierre le Grand, de Catherine II sont autant de jalons dans l'évolution de la musique russe. Les pères fondateurs (Glinka, Dargomyjski) sont largement honorés, avant que la plus grande place soit accordée aux gloires du XIXe siècle : le groupe des Cinq (Balakirev, Cui, Borodine, Moussorgski et Rimski-Korsakov) et, bien sûr, Tchaïkovski. Cette période du plus grand rayonnement de la musique russe se poursuit avec une ouverture sur le reste du monde dont témoignent des compositeurs comme Rachmaninov et Scriabine, tandis que les échanges entre la Russie et l'Occident s'intensifient. La révélation des Ballets de Diaghilev impose l'art russe sur la scène internationale, et le XXe siècle s'ouvre aux hommes nouveaux tels Stravinsky et Prokofiev. Autant que les compositeurs et leurs oeuvres, sont évoqués ici tous les aspects de la vie musicale dans la société : l'enseignement, les concerts et leur programmation, l'opéra, la presse, l'édition. Une place importante est dévolue à la musique religieuse, au folklore, de même qu'aux liens que la musique entretient avec les autres arts et la littérature. Cet ouvrage est autant une histoire de la musique russe qu'une histoire de la Russie à travers sa musique.