Ces nouvelles, en apparence «tranquilles», saisissent un moment de la vie de gens simples : une vieille dame balte va chercher ses souvenirs au pays natal, une vigoureuse ouvrière va travailler au noir chez des gens aisés, des jeunes gens jouent au tennis dans le crépuscule d'été. On pense d'abord, et à juste titre, qu'il y a dans ces pages un brin de mélancolie tchékhovienne. Il y a aussi, comme chez Tchekhov, l'entraînement de la lecture, le désir de savoir «comment ça finira». Le drame est présent de même, feutré, mais révoltant, celui de la nouvelle qui donne son titre au présent volume : Mise à mort d'un pigeon. La malveillance de voisins influents oblige un vieux retraité à se débarrasser de ses pigeons : une fois, deux fois, trois fois l'opération sera manquée. La quatrième... Quant à Des jeux sans fin, c'est une «ciné-nouvelle» sur le monde du football que l'auteur, ancien journaliste sportif, connaissait bien : vision apocalyptique du public (cent mille spectateurs), vitalité des sportifs, fantaisie, facéties des journalistes, nostalgies, tristesses : en peu de pages, un univers entier.