5 décembre 1812. Dix heures du soir. Trois voitures quittent le village de Smorgoni et s’enfoncent dans la nuit. Il neige et la température est glaciale. Dans la première voiture ont pris place l’Empereur et son Grand Écuyer, le général Armand de Caulaincourt, duc de Vicence. La Grande Armée est enlisée dans les plaines enneigées de Russie.
Ayant appris le complot du général Malet, l’Empereur a confié le commandement en chef à Murat et rentre en France. Pendant quatorze jours et quatorze nuits, Caulaincourt partage avec le maître de l’Europe cet épisode unique de l’Histoire. Napoléon médite sa défaite sur le sol russe et dresse un bilan de son action. Le soir, à l’étape, d’une plume vive et libre, sans flatterie aucune, Caulaincourt consigne les confidences de l’Empereur. Malgré la défaite, Napoléon croit toujours en son destin. Il expose à son Grand Écuyer ses vues sur l’Europe et le monde.