En 1920, au prix de mille difficultés et de mille détours, Albert Londres parvient en Russie. Il découvre Petrograd exsangue après la révolution, croise des passants affamés ou des communistes convaincus. Son reportage fait alors sensation : « Nous n’avons pas pour but de raconter des histoires fantasmagoriques ; nous nous sommes juré de ne regarder les faits par aucune jumelle politique ; nous ne sommes pas venus les bras chargés d’épithètes malsonnantes pour les déverser sur les bolcheviques ; nous dirons, face à leurs crimes, les rêves, les efforts, l’acharné labeur des chefs. Nous examinerons la médaille sous ses deux faces. Mais il faut bien commencer par un côté, il faut bien lâcher le cri qui, au premier contact, vous monte à la gorge. »