Jeune homme de grande espérance mais de condition modeste, Vaillant a trouvé un emploi de gratte-papier aux établissements Androuet. Et s'est épris de Ginette, petite-fille de la patronne. Or on est en 1931, la crise boursière a durement frappé, et dans la dynastie Androuet une lutte pour la succession est engagée. Sur l'idylle flotte un relent de cuisine bourgeoise. Vieux routier du cinéma (il a plus d'un scénario à son actif), Vladimir Pozner s'est rappelé, pour écrire ce roman redoutable, l'importance des temps forts : à la table des maîtres, en une soirée décisive, on s'apprête à régler ses comptes, pendant qu'au-dehors une foule gouailleuse bat le pavé. Et l'importance du décor, des arrière-plans : costumes, visages, voix, tout est vrai, tout est d'époque. Paris des années trente... En ce temps-là, le nommé Pozner (il a vingt-cinq ans) ressemble à son héros, Vaillant. Peut-être même note-t-il sur un carnet la balzacienne épigraphe qui, au seuil de Cuisine bourgeoise, résonne comme un avertissement : " Le cœur et la caisse sont toujours en rapports exacts et définis " !