« Dans le Tsar Saltan, Pouchkine réussit ce tour de force de cadencer et de rimer avec aisance les paroles mêmes de sa nounou Arina Rodionovna. Son style était si nu, ses moyens si quelconques, ses épithètes si familières… C’est pourquoi les vers du Tsar Saltan chantent aux oreilles de tous les enfants russes. Ils ont bercé leur sommeil avec le papillotement rosé de la veilleuse. Ils font partie de la petite chambre quiète, du chaud silence, des dorures de l’icône, et du livre d’images ouvert sur le plancher. Grâce au Tsar Saltan, grâce aux autres contes de Pouchkine, chacun de nous a eu, penchée au-dessus du lit blanc, une Arina Rodionovna, toute voûtée, toute ridée et bourdonnante de paroles douces. »
Henry Troyat