L'œuvre cinématographique d'Andreï Tarkovski est, sans s'y réduire, l'incarnation, le support d'une pensée. A la lumière des écrits du cinéaste, et partant de la triple perspective qu'ils privilégient - ontologie du réel, ontologie de l'art, ontologie du cinéma - il est ici proposé d'entrevoir, en fonction des ressources propres au cinématographe, le déploiement de cette pensée dans la sphère du visible. Et de retracer les contours du mouvement qu'elle dessine, mouvement en deux temps : de l'art au monde (le réel et son mystère), de l'art à absolu (l'invisible et ses signes).