De l’évocation pittoresque à l’épreuve métaphysique, des gravures de Michel Strogoff au Cri dostoïevskien, Philippe Jaccottet nous entraîne en ces pages vers une Russie tout intérieure. Il y convoque les plus grandes voix de la littérature et de la pensée occidentale (Dante, Cervantès, Nietzsche, Rimbaud, Dostoïevski, Chalamov), auxquelles les XIXe et XXe siècles russes ont tant apporté. Cet itinéraire sombre, rugissant, dans une géographie de mots et d’images, est plus évocateur que tous les carnets de voyage ; et il y a plus de Russie dans la note d’espoir insensée qui conclut ce texte que dans toutes les visions d’apocalypse que l’on nous sert si volontiers.