Podcast - Rencontre avec Maria Rybakova: Черновик человека
Rencontre enregistrée le 4 juin 2015 à la Librairie du Globe [powerpress] Maria Rybakova, qui est née à Moscou et écrit en russe, habite la Californie où elle enseigne le grec ancien à l’université de San Diego. Son roman "La Confrérie des perdants" a été publié en russe en 2005 et traduit en français en 2006 par Galia Ackerman pour les éditions du Seuil. [ean13 ean="9782020847896"] Dans "Les trois âges russes" (fayard, 2015), Georges Nivat écrit:
"La Confrérie des perdants, roman paru au Seuil en 2006, a le charme, l’étrangeté, l’immédiateté dérangeante des textes de Maria Rybakova. Il permet de se faire, en français, une idée de son remarquable talent: "ceci est l’histoire d’un fleuve, d’une femme qui tomba amoureuse de ce fleuve, de leur fils qui devient voleur, et de sa fin peu glorieuse. Si on le met en jugement, que diront-ils pour se justifier ? La femme dira: j’aimais. Le fils dira: j’eus foi. Les vagues du fleuve ne diront rien, mais on ne juge pas un fleuve. Ensuite de quoi le fils souhaitera écouter le tic-tac de l’heure. La femme implorera clémence pour son mari, mais oubliera totalement son fils. Le fleuve continuera à couler comme auparavant, et à pleurer ceux qui se sont noyés dans ses eaux. Une fois qu’il aura pleuré tout son soûl, il baissera, s’ensablera, et les hommes erreront dans sont lit desséché." Mystérieusement, Maria Rybakova nous entraîne dans un lacis mythologique où nous emportent les mots. Nous n’avons aucune idée d’où nous allons accoster à bord de cette barque poétique prise dans des méandres fous. Une mythologie intérieure, mystérieuse, brute, des passages de la réalité la plus violente à un flux onirique qui submerge; la brutalité de ses métaphores fait penser au "roman-monde" des grands poètes créoles, comme Edouard Glissant. La fable est parfois kitsch, cruelle et douce, mais la mort nous y prend toujours par la main"Maria Rybakova présentera également et avant tout son dernier roman paru en russe en 2014 chez Eksmo sous le titre Черновик человека dans lequel elle se penche sur le destin, inspiré de faits réels, d’une jeune poétesse-enfant prodige qui devient célèbre étant enfant et, ne supportant pas le poids de sa gloire, finit par en mourrir. Elle dresse ainsi le portrait d’une génération perdue et s’interroge sur cette figure tragique qu’est le poète dans le monde contemporain. Vladimir Kara (http://www.artkara.com) est né à Moscou. Il vit et travaille à Paris depuis 1985. Vladimir Kara a exposé dans des lieux prestigieux comme le Palazzo Lenzi, l’Institut français à Florence, le Centro per l'arte contemporanea Luigi Pecci à Prato, le musée MOCA à Beijing, le musée Jean-Cocteau à Villefranche-sur-Mer; mais aussi dans de nombreuses galeries dans le monde : l’Inter Art Gallery à New York, la Galerie Modevormgeving à La Haye, la Galerie Dialogue à Genève, la Galerie Anderes Ufer à Berlin. La recherche de Vladimir KARA porte sur le renouveau d'un symbolisme figuratif: «Que l'inspiration soit historique ou contemporaine, un jeu subtil a lieu, qui se déroule sur une imperceptible frontière, dans l'entre-deux où l'évidence figurative n'est plus que la limite et le masque d'une figuration symbolique.» Les livres de Maria Rybakova: Анна Гром и ее призрак, éd. Глагол, 1999. Братство проигравших, éd. Время, 2005. Traduit en français par Galia Ackerman sous le titre La Confrérie des perdants, éditions du Seuil, 2006, (ISBN 2020847892). Слепая речь (recueil de nouvelles), éd. Время, 2006. Острый нож для мягкого сердца, éd. Время, 2009. Гнедич, éd. Время, 2011. Черновик человека, Эксмо, 2014.