25 Mai19h30 Rencontre avec l’écrivain sibérien Érémei Aïpine
La Mère de Dieu dans les neiges de sang révèle le martyre du peuple khanty dans les années 1930, lors de la soviétisation des autochtones.
A l’heure où les enjeux en Arctique menacent l’intégrité des autochtones du Cercle Polaire, le texte d’Aïpine se fait plus que jamais l’écho des toutes les cultures minoritaires que les bouleversements économico-politiques fragilisent.
Dans les années 1960, suite au XXème Congrès du parti communiste (1956), les intellectuels commencent à dénoncer les crimes de la période stalinienne. Tandis que les « petits » peuples restent muets, Aïpine est l’un des tout premiers à inclure cette thématique dans son oeuvre.
Dans La Mère de Dieu dans les neiges de sang, Aïpine revient sur le passé de son peuple khanty, sur ses origines, son histoire, ses croyances et ses traditions mises à mal par la terreur « rouge ».
Un récit puissant où s’entremêlent corps disloqués des victimes, chatoyance des étoffes et joyeuses sonorités des grelots, pour créer un tableau intense et coloré qui vire au rouge sang. On trouve dans ce récit toute la poésie des textes fondateurs.
Grande figure du monde autochtone sibérien, Érémei Aïpine, Khanty de l’Est, est né en 1948 dans le District autonome des Khantys-Mansis. Il commence à écrire de la poésie et de la prose dès la fin des années 1960. Parallèlement à son travail d’écriture, il prend une part active à la vie publique, défendant la cause autochtone aussi bien à la Douma régionale qu’à l’ONU.
LA MÈRE DE DIEU DANS LES NEIGES DE SANG
Érémei Aïpine
Traduit du russe (Sibérie) par Anne-Victoire Charrin et Anne Coldefy-Faucard
Préface d’Anne-Victoire Charrin, Dessins de Guennadi Raïchev
Editions PAUSLEN, 2010, 23 euros.